Si vous ne l'avez déjà fait, courez voir "Elles font l'abstraction" à Beaubourg.
Je dis "courez !" car cette monumentale exposition ferme malheureusement déjà ses portes le 23 août.
Un vrai choc que de voir ainsi rassemblées tant d'œuvres et de grandes artistes du monde entier, dont certaines quasi méconnues.
La scénographie est magnifique. Jouant de la diversité des modes d'expression artistique, des couleurs et des matières ainsi que du jeu de miroir dedans-dehors qu'offre le lieu, elle propose un parcours extrêmement plaisant, vivant et fort. On est loin des expositions où l'on piétine en attendant de pouvoir à son tour se planter devant le tableau suivant…
Un (léger) regret cependant : le parti pris militant qui, de mon point de vue, laisse un peu sur sa faim. Parfois, dans le foisonnement et le nombre, "on n'y voit rien" comme dirait Daniel Arasse. Le choc est bien là, mais une relative frustration aussi. Certes, cet extraordinaire ensemble fait la démonstration de la contribution majeure des artistes femmes à l'abstraction. Il était temps. Mais était-il nécessaire pour autant de procéder à une "session de rattrapage" ? Pas sûr que le propos pédagogique, la dimension esthétique, la connaissance et la reconnaissance de ces artistes bénéficient au mieux de cette approche.
J'aurais pour ma part aimé voir bien davantage de l'œuvre singulière et puissante de certaines, dont je n'ai eu qu'un aperçu fondu dans un collectif.
En tout cas, grâce à ces artistes qui nous font voyager de la Corée au Liban en passant par le Brésil, quelles découvertes extraordinaires et à venir !
